2. Langoustines Une gestion durable de la ressource

Depuis ses 22 ans, Michel Rouanès pêche la langoustine à Concarneau (Finistère). « A 26 ans, après avoir obtenu le brevet de patron de pêche, j'ai acheté mon chalutier, une occasion en très bon état que j'ai reconditionnée. Avec une croissance prévisible (et réalisée) du chiffre d'affaires de 10 %, la banque suivait facilement. Aujourd'hui, le banquier réclame 50 % d'apport, et un chalutier d'occasion avec l'électronique embarquée, c'est au moins 400 000 euros. Le nouveau journal de bord électronique obligatoire coûte à lui seul 7 000 euros. Actuellement, je suis chef d'entreprise. J'ai deux chalutiers qui emploient chacun un patron de pêche et trois matelots. Ils partent dix jours et reviennent toutes les deux nuits à terre pour décharger la cargaison (60 % de langoustines et 40 % de poissons) à la criée de Concarneau. L'an passé, chaque bateau a ramassé 30 t de langoustines. »

Michel Rouanès a aussi des responsabilités professionnelles au sein de la Commission nationale langoustine. « Notre champ d'activité s'étend de Penmarch à la Gironde. » Près de 240 bateaux pêchent cette espèce sous quota.

TOUJOURS PLUS DE PRESSION

Depuis dix ans, les pêcheurs du golfe de Gascogne mettent au point, à leur initiative et avec l'Ifremer, un « chalut vert » qui laisse passer les juvéniles. Le Tac (total autorisé de capture) est de 4 000 t mais, chaque année, les scientifiques européens proposent des baisses drastiques (3 200 t en 2012). « L'Europe réajuste sans cesse les efforts demandés alors que les pêcheurs sont responsables. Je crois que Bruxelles souhaite la disparition des chaluts. Nous allons devoir justifier nos rejets (mauvaise prise, poissons trop petits, quota dépassé) et les ramener à terre. Nous avons pris des initiatives pour une gestion durable. Mais on n'en fait jamais assez. »

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